Temps de cerveau disponible | Utopies, réalités et nouveaux modèles

Les utopies ou la puissance du récit

Le dérèglement climatique n’est pas seulement une crise écologique : c’est aussi une crise du sens. Alors que le modèle fondé sur la croissance infinie et la consommation à outrance montre ses limites, certaines entreprises tentent de réinventer le récit dominant...
Les utopies vertes ouvrent la voie à un rapprochement fécond entre les artistes qui imaginent d’autres futurs et les acteurs qui agissent concrètement pour y parvenir. 

Les nouveaux modèles : ESS, RSE et RTE

Au départ, repenser la performance
De récents travaux menés par le Mouvement Impact France en partenariat avec des Enjeux et des Hommes mettent en évidence le lien étroit entre l’engagement social et environnemental des entreprises et leur réussite économique. Les entreprises « les plus engagées [en termes de RSE] seraient deux fois plus nombreuses à avoir atteint leurs objectifs de chiffre d’affaires entre 2022 et 2024 ».
Compétitivité et engagement des entreprises peuvent-elles vraiment aller de pair, ou s’agit-il d’un dilemme irréductible ? Ce débat, souvent polarisé, souligne la nécessité cruciale de fonder l'évaluation de la RSE non plus sur des à priori ou des arguments dogmatiques, mais sur des données empiriques tangibles et des analyses rigoureuses.
Au départ, considérer les territoires dans leur singularité
La concentration accélérée née des fusions-acquisitions et des opérations à effet de levier s’étend à des domaines naguère préservés : santé (cliniques, laboratoires, radiologie, dentisterie, vétérinaires), services à la personne (EHPAD, crèches), culture, sport, banque, conseil, distribution ou encore métiers artisanaux, désormais structurés autour de grandes franchises. Même les associations et l’enseignement supérieur privé sont concernés.
Au départ, accompagner les trajectoires émancipatrices
Un propos rare de nos jours car réaliste et optimiste à la fois : « On peut critiquer l'école, mais il faut faire avec et se donner les moyens de s'en sortir car personne ne le fera à notre place. La valeur travail est très importante. Il y a toute une génération qu'on n'a pas su porter pour faire les efforts nécessaires et les inciter à aller plus loin. La situation politique est ce qu'elle est, mais celui ou celle qui arrivera à refaire rêver à l'émancipation par l'école aura tout gagné. »
Recherche d’emploi, orientation, information, stage, soutien… L’accompagnement des jeunes vers l’emploi est une réalité professionnelle aux facettes multiples. Alors que les dispositifs se sont multipliés depuis 1980, ce numéro des Cahiers de l’action revient sur l’évolution et l’actualité des pratiques de celles et ceux qui accompagnement. Quels sont les outils mobilisés ? Quelles méthodes sont privilégiées ? Et quelles évolutions dans le fonctionnement des structures ?
Depuis 1975, la Fondation de France soutient l’engagement des nouvelles générations en faveur de l’intérêt général avec le concours Déclics jeunes qui fête cette année son cinquantième anniversaire. Créé à l’initiative de la Fondation Salavin-Fournier sous le nom de Prêts d’honneur aux jeunes, il a depuis permis à plus de 1 000 jeunes âgés de 18 à 30 ans de concrétiser leurs projets innovants pour bâtir une société plus solidaire et durable. Entretien avec Anna Ghiraldini, responsable du concours Déclics jeunes à la Fondation de France.
Faire de l’Economie Sociale et Solidaire
Parce que le financement reste un enjeu majeur pour les entreprises de l’ESS – associations employeuses, fondations, coopératives, mutuelles ou sociétés commerciales – ce guide de l’Avise propose une approche transversale du sujet. Basé sur l’analyse de ressources existantes et de nombreux témoignages de dirigeants et financeurs, il propose repères et conseils pour vous aider à mieux appréhender les enjeux du financement de l’ESS et vous orienter dans vos recherches. Ce guide s’adresse à celles et ceux – porteurs·ses de projet, accompagnateurs·rices, financeurs ou décideurs publics – qui souhaitent développer leur socle de connaissances sur le sujet !
Le projet intitulé « Les modèles socio-économiques à l’épreuve du terrain : Quelles pratiques stratégiques des associations ? » est un projet de recherche participative co-porté par une équipe de trois chercheurs en sciences de gestion et l’Institut IDEAS. Le projet de recherche a été lancé en mars 2023 et a fait l’objet d’une restitution grand public le 16 septembre 2025 à l’Université Paris Panthéon-Assas. Le projet de recherche avait pour but d’étudier plus spécifiquement l’appropriation de la question des modèles socio-économiques au sein des associations et les modalités de délibération collective sur les choix liés à cette question.
Sollicité par la Confédération générale des Scop & Scic, le Labo de l’ESS a réalisé entre janvier et octobre 2025 une étude sur les modèles socio-économiques des sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic). L’approche par les modèles socio-économiques lui a permis d’aller au-delà des seules dimensions monétaires pour rendre compte de la pluralité des dimensions de valeurs créées par les Scic : qu’est-ce qui est produit ? Avec quelles ressources ? Comment est-ce produit et distribué ? L’étude donne à voir un premier panorama des modèles socio-économiques des Scic à partir de données quantitatives et qualitatives exclusives
Et si l’innovation sociale devenait aussi stratégique que l’innovation technologique ? Face aux crises multiples et aux enjeux croisés, l’innovation sociale s’impose comme un levier stratégique pour concilier performance économique et responsabilité sociétale. Une étude inédite, fruit du partenariat collaboratif entre KPMG et Ashoka, démontre que cette approche ne doit plus rester cantonnée à l’ESS. Elle peut transformer durablement les entreprises de toutes tailles.
En 15 minutes, l'Autodiag vous permet d'interroger vos pratiques de gouvernance, la stratégie, la gestion des risques, la transparence financière, le pilotage, l’évaluation des actions…

Les dimensions de la pauvreté en France

Au-delà des définitions et statistiques : les dimensions cachées de la pauvreté
Depuis peu, l’INSEE mesure la grande pauvreté, qui croise le seuil monétaire et les privations matérielles et sociales. Enfin, peut-être le plus important : la définition de la pauvreté par les personnes pauvres elles-mêmes. Cette définition est arrivée très récemment, elle n’est pas complètement figée. C’est ATD Quart Monde qui a pris cette initiative, en travaillant avec l’université d’Oxford, et qui a publié un rapport et un article dans la revue Nature pour définir ce qu’ils appellent les dimensions cachées de la pauvreté. C’est une approche pluridimensionnelle, qui met l’accent sur des dimensions comme l’humiliation, la honte, la maltraitance institutionnelle et sociale, mais aussi le pouvoir d’agir et la capacité d’empowerment des personnes. C’est une approche plus vaste, plus englobante, qui correspond mieux à ce que les personnes en situation de pauvreté ressentent elles-mêmes.
À l’ère du capitalisme numérique, on imagine facilement combien certaines activités de loisirs, passées sur les écrans, peuvent être avilissantes, tant pour le développement cognitif des enfants que pour le bien-être mental de tous les individus. Le traitement du temps libre nous oblige ainsi à adopter une lecture duale : d’une part, il y a le temps libre qui renforce le déterminisme social ; d’autre part, il y a celui qui émancipe.

Techno-hypertension

J'ai découvert Asma Mhalla en 2022 lorsque j'écrivais un rapport sur les enjeux technologiques, politiques et civilisationnels du développement du métavers. Asma Mhalla a récemment tenu une conférence passionnante à la Fondation Jean-Jaurès autour de la thèse centrale de son livre Cyberpunk publié aux Éditions du Seuil : "le XXIème siècle ne vous gouvernera pas, il vous programmera".
Derrière la neutralité apparente des réponses des chatbots d'IA se dessine un nouveau « grand jeu » digital : une guerre des sources que doivent intégrer les entreprises dans leur stratégie numérique. Matthieu Lebeau (Forward Global) en explique les ressorts.

Tensions démocratiques

Mercredi 3 décembre 18h30 à Fondation Jean-Jaurès, Gilles Finchelstein, secrétaire général de la Fondation Jean-Jaurès, dialoguera avec Pierre Rosanvallon, historien et sociologue. Ils reviendront sur le diagnostic d’une démocratie fragmentée, traversée par la défiance, la volatilité des opinions et l’éclatement des formes de représentation, mais aussi sur les pistes de recomposition possibles pour refonder le lien démocratique dans nos sociétés contemporaines.

Retrouvez les précédents numéros de notre veille informationnelle Bruits en coulisse – Ir&d Conseil